Le développement de la filière vitivinicole en Algérie : enjeux, contraintes et perspectives

Abstract

Notre recherche est centrée sur l’analyse de l’économie du vin en Algérie, filière qui demeure très peu étudiée à ce jour. Nous prenons appui, en guise de postulat paradigmatique, sur l’exigence de diversification de la production et des exportations hors-hydrocarbures comme alternative incontournable dans la construction d’une économie nationale compétitive, face aux nouvelles formes de la concurrence internationale nées de la mondialisation. Si les Pouvoirs publics fixent comme objectif stratégique la transition d’une économie fondée sur les pétro-devises à une économie fondée, en grande partie, sur l’agro-devises, nous posons alors que la filière vinicole peut contribuer, sous réserves d’une restructuration profonde, à la réalisation de cet objectif stratégique. Au total, trois principaux objectifs sont assignés à cette recherche : - Retracer la trajectoire longue empruntée par la viticulture algérienne depuis son implantation vers 1870. L’éclairage portera à la fois sur les conditions historiques de son implantation et sur la façon dont cet héritage a été géré et assumé depuis l’indépendance. - Engager une réflexion critique sur la place réservée à la viticulture dans les plans successifs de développement de l’agriculture, particulièrement depuis le lancement du PNDRA (2000-2008), puis du récent Programme de Renouveau Agricole et Rural. (à partir de 2009). En tirer les principaux enseignements, tant sur le plan analytique (identification des facteurs socio-économiques et socioculturels de blocage du développement de la filière) qu’au plan empirique (évolution et état des lieux chiffrés de l’économie nationale de la vigne de cuve après les arrachages massifs et non contrôlés décidés par les pouvoirs publics). - Analyser les conditions (agronomiques, socio-économiques, socioculturelles) de réhabilitation des produits du terroir typiquement méditerranéens, dont la viticulture fait partie, en tenant compte à la fois des « avantages comparatifs » liés à ce type de produits, au nouvel intérêt manifesté par de nombreux opérateurs nationaux aux produits de la vigne, ainsi qu’à la recomposition structurelle profonde que connait la « planète viticole mondiale » depuis l’avènement de la mondialisation. Sous certaines conditions liées notamment à la mobilisation de l’ensemble des acteurs de la filière et à une politique active de soutiens de la part des Pouvoirs publics, il devrait être possible de réhabiliter les exportations de vins de qualité (comme c’est le cas au Maroc avec les agrumes et la tomate et en Tunisie avec l’huile d’olive) afin d’atténuer le déficit structurel de la balance agroalimentaire nationale. L’objectif serait, ici, de réunir les conditions d’une meilleure connaissance des marchés actuels (intérieur et extérieur) des produits vinicoles