Accompagnement entrepreneurial et création d’entreprises en Algérie Une approche pluridisciplinaire

Abstract

L’accompagnement entrepreneurial des entreprises naissantes, y compris dans le domaine de l’innovation, fait l’actualité en Algérie. Savoir entreprendre est devenu un levier stratégique pour la réussite de l’entreprise sur le long terme. Le développement de l’entrepreneuriat est vecteur de développement économique d’un pays. Cela impose une forme d’intelligence collective qui vise à l’intégrer dans l’écosystème duquel émerge le monde des affaires. Cerner le contexte culturel, social et économique dans lequel baigne l’entrepreneuriat est bien un atout pour le développement de la richesse. Les politiques menées pour accompagner les entreprises naissantes ont connu beaucoup de succès, à l’instar des dispositifs d’appui, des technopoles et de cybers parcs. Elles ont permis de créer l’espace adéquat, pour le développement de l’entrepreneuriat en innovation, à l’échelle locale et internationale. Pour assurer son passage à l’économie de marché, l’Algérie a senti le grand besoin de se doter de structures institutionnelles performantes à la création d’entreprises. Ayant pris conscience du poids de l’innovation dans la création de richesses hors hydrocarbure, les pouvoirs publics ont aussitôt opté pour des politiques de développement d’une économie diversifiée. Une synergie de l’ensemble des actions menées par les différents acteurs sociaux s’avère indispensable. S’inspirant de la sorte des expériences qui ont connu beaucoup de succès pour devenir des modèles enviés à travers le monde, à l’instar, de la Silicon Valley aux États-Unis, de Nice Sophia Antipolis en France, de Bangalore en Inde, ou encore, du Multimedia Super Corridor en Malaisie.La problématique soulevée au centre de cette recherche renvoie justement aux prestations qu’offrent les structures d’appui aux porteurs de projets de création d’entreprises sur le plan du management organisationnel, d’aide à l’intégration dans les réseaux d’affaires et à leur développement personnel. Si les travaux classiques, ayant porté sur l’accompagnement des entreprises naissantes, ont souligné la nécessité d’apporter aux futurs créateurs d’entreprises les moyens d’accéder aux ressources financières, plus récemment, d’autres ont montré l’apport des compétences entrepreneuriales que les porteurs de projets doivent acquérir pour gérer leur entreprise sur le long terme. L’entrepreneuriat, champ de recherche relativement récent, a fait l’objet de controverses et des débats d’experts (Danjou, 2002). Les recherches qui se sont développées durant cette période ont mis l’accent sur trois grands axes d’analyse : l’entrepreneur, l’action entrepreneuriale et le contexte entrepreneurial. De même, la littérature présente trois approches importantes : celle dite fonctionnelle, qui tient compte du résultat de l’acte d’entreprendre, celle centrée sur les individus qui mettent en valeur les caractéristiques psychologiques des entrepreneurs et celle dite processuelle qui vise à comprendre et à expliquer le phénomène multidimensionnel du processus entrepreneurial. C’est l’approche centrée sur le processus d’accompagnement qui sied le mieux notre sujet, puisque l’opportunité entrepreneuriale se construit durant tout le processus d’accompagnement, période où devront se développer, les savoirs nécessaires à la création de l’entreprise et sa pérennité. Si les recherches ont été largement étendues sur les savoirs des entrepreneurs, une fois l’entreprise créée, à l’inverse, les phases de pré-incubation et d’incubation ont été peu abordées. Les travaux consacrés à l’apprentissage entrepreneurial, tout au long du processus de création, sont relativement récents bien que le développement des compétences en cette période cruciale s’avère indispensable pour la réussite de l’entreprise naissante et innovante. Nous retenons cette approche pour insister sur le rôle principal de l’apprentissage du porteur dans le développement de son projet et souhaitons cerner toutes les compétences qu’il pourvoit. En vue d’évaluer cette démarche, qui se veut comme moyen de consolidation de l’écosystème entrepreneurial et du climat d’affaires 20 I – L’accompagnement entrepreneurial à différentes échelles, nous avons mené une étude nationale auprès de 117 structures d’appui et une autre monographique du premier incubateur créé en 2010 en Algérie. L’enquête nationale a montré que si l’accompagnement a atteint les objectifs escomptés en matière de compétences organisationnelles et d’intégration dans les réseaux d’affaires, toutefois, des insuffisances sont enregistrées quant à l’accompagnement personnalisé. Ce qui désavantage la prise en charge du développement personnel et le bienêtre du futur créateur d’entreprises. Cependant, même s’il est pris en charge partiellement par les dispositifs d’incubation, qui font appel aux coachs jouant parfois le rôle de mentor, il demeure manquant dans les dispositifs d’appui à la création d’entreprises. Ici, l’apport du coaching est capable de constituer une approche suffisamment personnalisée permettant au dirigeant débutant de développer ses qualités managériales. L’accompagnement devrait assurer le développement de toutes les compétences entrepreneuriales nécessaires à la réussite entière de l’entreprise naissante. Cette recherche, qui a porté à la fois sur l’apport des dispositifs d’appui et sur des incubateurs technologiques, fait appel aux compétences entrepreneuriales des jeunes créateurs qu’ils doivent détenir durant leur parcours d’accompagnement et d’incubation.