profil des migrants de retour au maghreb et politiques migratoires possibles

Abstract

L’analyse des flux migratoires entre l’Europe et le Maghreb montre un accroissement des flux en direction des pays européens. Ces derniers ont doublé entre 1999 (106000 entrées enregistrées dans les pays de l’OCDE en provenance du Maghreb) et 2007 (212500 entrés enregistrées). Ces chiffres montrent que l’inversion des flux est loin d’être à l’ordre du jour. Il n’en reste pas moins comme le montrent les recensements marocain et tunisien de 2004 que des migrants rejoignent leur pays de naissance. Les enquêtes effectuées font apparaître une profonde modification dans leur composition, ils ne concernent plus que les seuls retraités. Cependant, ces enquêtes sur les migrations de retour dans les pays du Maghreb effectuées au cours de la décennie antérieure relèvent des préoccupations des pays d’immigration plus que celle des pays de naissance eu égard aux sources de leur financement (Union Européenne, Banque mondiale). Les pays de naissance antérieurement principalement intéressés par les remittances nécessaires à l’équilibre de leur balance des paiements sont maintenant aussi intéressés par les possibilités d’investissement des migrants et le capital humain qu’ils ont accumulé et qu’ils pourraient mettre au service du développement. Ainsi, dans la recherche d’une dynamisation de leur économie et d’une meilleure intégration de celle-ci dans le marché mondial, les pays du Maghreb ont intérêt à mobiliser des politiques incitatives au retour de migrants et de descendants de migrants ayant des profils nécessaires à la dynamisation de leur tissu économique. Ce travail montre qu’il est possible d’utiliser les recensements et les enquêtes disponibles sur la migration de retour pour mettre en évidence les apports potentiels des migrants de retour sur le développement de leur pays d’origine. Il est aussi possible de définir les divers profils de migrants de retour pour aider à formuler et mettre en oeuvre des politiques qui tiennent compte des intérêts des différentes parties en présence: pays de naissance, pays d’immigration et les migrants eux-mêmes. Ces politiques peuvent faciliter l’investissement productif des migrants de retour -qui parfois commence dès avant le retour - et accroître les chances de succès des projets par une étude préalable, incluant leur implantation, leur secteur et leurs besoins en qualification et en financement. Les acquis sociaux des migrants doivent être préservés et l’aide au retour ne doit pas être assortie d’une contrainte limitant la migration future.