Pauvreté de capacité et développement durable en algérie

Abstract

En Algérie comme dans la plupart des pays émergents, empêcher l’évolution croissante de la pauvreté et les inégalités correspondantes reste un défi crucial auquel les différents organismes nationaux et internationaux doivent faire face en termes de développement. Néanmoins, les études réalisées jusqu’à présent en Algérie sur la question de la pauvreté, se sont limitées à la seule dimension monétaire. Les autres aspects des conditions de vie ou de potentialités n’ont pas fait l’objet d’investigations suffisantes. La forte paupérisation de la population s’est traduite par de fortes disparités régionales et de fortes inégalités entre les sexes. Cette situation a contribué à une structuration sociale très inégalitaire au cours de ces trois dernières décennies. Ceci va avoir des répercussions négatives sur le maintien de la cohésion sociale pour la 20 génération à venir. Ainsi, les principales caractéristiques de ces pauvres sont liées à la faiblesse qualitative et quantitative de leurs accès aux différents services publics (éducation de qualité, services de santé, logement...). Les premières évaluations des politiques de lutte contre la pauvreté confirment son échec. Ces politiques n’ont pas pu diminuer le nombre des pauvres à travers les programmes nationaux. Actuellement, le taux de pauvreté inférieur a augmenté de 8% en 1988 à 14% en 1995, et a enregistré 20% au milieu des années 90. Ce taux est arrivé à presque 30% à la fin des années 90 selon la déclaration du ministre de l’Emploi et de la Solidarité Nationale au mois de février 2000. En plus, le rapport du CNES en février 2001 a estimé le nombre des pauvres en Algérie de 6.4 millions de personnes, ce qui représente 21% de la population totale. En plus, la plupart des pauvres (70%) vivent dans des zones rurales et 25% d’entre eux vivent en dessous du seuil de la pauvreté. Cependant, le poids et la pression que peut faire la dégradation des conditions de vie actuelle risquent de peser lourdement sur les conditions de vie de la génération actuelle et plus sur la génération future. Les conséquences de la crise socio-économique pendant ces dernières décennies menacent aujourd’hui les principes fondamentaux de la cohésion sociale que sont la solidarité, l’équité et l’accessibilité. Pour cela, prendre en compte le renforcement des capabilités individuelles est nécessaire pour une meilleure structuration des capacités et faciliter leur transfert dans de bonnes conditions à la génération future. Enfin, il est important de souligner l’importance de traiter la question intergénérationnelle de la durabilité sociale en Algérie par le biais du renforcement des capacités humaines et surtout le renforcement des potentialités humaines. Ceci permet de maintenir la cohésion sociale en réduisant le degré de vulnérabilité des personnes et de mieux préserver la dignité humaine. La hausse des potentialités humaines à côté de meilleures capacités individuelles contribuent efficacement à soulager la situation de pauvreté que vivent les ménages actuellement et augmentent leurs taux d’autonomie pour faire face aux différents chocs externes dans le futur.